Projet EMOTICONES

Projet EMOTICONES – Émotions, communication numérique : enjeux et stratégies

  • Financement : CRSH Savoir 2023 – 2027
  • Chercheur principal : Camille Alloing (UQAM – Labfluens – LabCMO)
  • Co-chercheurs : Julien Pierre (Université Sherbrooke – Labfluens – LabCMO) et Fabien Richert (UQAM – École des médias)

Résumé

Si cette publication Facebook vous rend heureux, veuillez cliquer ici! ». « Si vous n’êtes pas d’accord avec cet inconnu sur Twitter, dites-le là! ». Ces injonctions à « aimer » des contenus, à réagir, commenter, partager, font partie de notre quotidien connecté. Elles se font d’autant plus pressantes lors de mobilisations sociales de grandes ampleurs quand nous voulons partager nos ressentis dans un flot continu de messages. Nos « likes », nos :), et toutes les émotions que nous exprimons en ligne participent alors aux stratégies affectives des plateformes dites de médias sociaux. 

Ces stratégies nécessitent le développement d’un ensemble de technologies émotionnelles pour analyser ce qui nous émeut afin de favoriser le ciblage publicitaire. Elles produisent de même des effets sur notre cohésion sociale, notre manière de nous informer, ou de débattre, lorsque nos affections deviennent le moteur de ce que nous lisons ou discutons en ligne.Le projet « Émotions, communication numérique : enjeux et stratégies » (EMOTICONES) s’intéresse alors au lien entre les technologies que les plateformes Facebook, Twitter et Tik Tok mettent à disposition pour signaler ou exprimer ce qui nous affecte (boutons, émojis, commentaires), le traitement des données qu’elles collectent, et les possibles conséquences sur la polarisation du débat public de leur implémentation progressive ces 10 dernières années.

Le projet EMOTICONES souhaite ainsi répondre à la problématique suivante : dans quelle mesure les stratégies affectives des plateformes de médias sociaux orientent-elles nos pratiques de communication? L’objectif central est de modéliser ces stratégies affectives par l’analyse des technologies développées par trois plateformes (à quelles données ont-elles recours?), l’étude des discours qui accompagnent l’usage de ces technologies (quelle utilité leur est attribuée?), l’évaluation de leurs effets sur les pratiques communicationnelles en ligne (polarisent-elles le débat public?) pour au final envisager leur régulation collective (comment accompagner à leur usage voire leur contournement?).